Aller au contenu principal
 
 

Nord-Kivu (RDC) : aider Inaya à marcher malgré la malnutrition

Réadaptation Urgence
République démocratique du Congo

Quand Amani a fui les conflits dans le Nord-Kivu avec sa fille Inaya, la malnutrition a entraîné des retards de développement chez la fillette. Avec l’aide de Handicap International, elle apprend aujourd’hui à les surmonter.

Portrait d'une jeune femme assise, portant sur ses genoux une fillette. Derrière elles, des tentes et des bâtiments.

Amani et sa fille Inaya dans le camp de personnes déplacées de Bulengo, au Nord-Kivu. | © E. N’Sapu / HI

Fuir la guerre

Amani (prénom d’emprunt), 27 ans, est née et a grandi à Kausa, un petit village situé à environ 50 km à l’ouest de la ville de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo. Contrée de collines verdoyantes et fertiles, elle a l’aspect trompeur d’un havre de paix. Pourtant, une crise y fait rage depuis 30 ans : trente longues années de conflit, alimenté par des enjeux politiques, ethniques et économiques ; trente années d’une violence terrible pour les populations civiles et qui ont vu plus de 2,7 millions de personnes1 prendre le chemin de l’exil. Fuyant les exactions, elles abandonnent leurs foyers, leurs terres et leurs proches pour se réfugier dans des camps où elles nourrissent encore l’espoir de pouvoir rentrer chez elles un jour et y vivre dans le calme et la quiétude.

Amani et sa famille font partie de ces personnes déplacées loin de chez elles par les conflits. Arrivée en novembre 2023 dans le camp de Bulengo, Amani y vit désormais avec son époux et ses quatre enfants. Là, malgré les difficultés, le quotidien reprend ses droits. Dans un camp où les ressources manquent, Amani se bat chaque jour pour assurer la subsistance de sa famille.

« Au camp, ma routine est la suivante : je me lève très tôt chaque jour pour aller chercher du bois de chauffage. Je rentre vers 18 heures, puis je range le bois pour le vendre au marché. Avec cet argent, j'achète de quoi nourrir mes enfants. »

Les conséquences indirectes du conflit

La fuite forcée de la famille entre précipitation et chaos, les conditions de vie précaires sur les routes, le manque de ressources financières et la désorganisation des services ont sûrement été autant de facteurs à l’origine des problèmes de santé de la petite Inaya (prénom d'emprunt). Peu de temps après leur arrivée au camp de Bulengo, Amani se rend compte que la santé de sa fille de deux ans se dégrade.

« La maladie d’Inaya a débuté par une diarrhée et elle a commencé à perdre du poids. Quand elle est tombée malade, j'en ai parlé à un voisin qui m’a fait remarquer qu’elle présentait des signes de malnutrition. Au bout d’un certain temps, j’ai constaté que ma fille ne pouvait pas marcher comme les autres enfants, pas même à quatre pattes. Elle restait assise par terre et se souillait elle-même. Elle s’affaiblissait beaucoup... »

Un jour, voyant un travailleur communautaire effectuer des tests de routine dans son secteur, Amani lui demande d'examiner sa fille. Le résultat est sans appel : Inaya est dans un état critique. L’homme oriente une Amani très inquiète vers le centre de santé CBCA qui propose des soins gratuits.

« Je suis allée au centre de santé et ils m'ont donné des médicaments et des aliments très nutritifs, ce qui a aidé Inaya à aller mieux. Ce sont eux qui m’ont parlé de Handicap International, m’expliquant qu’ils aidaient les enfants ayant souffert de malnutrition à se remettre. »

Une enfant rétablie et joyeuse

Dès qu’elle présente des signes de rétablissement, Inaya est référée à Handicap International. Là, accompagnée par les équipes de kinésithérapeutes de l’association, elle commence un cycle de séances qui lui permettent de rattraper les retards de développement accumulés à cause de la malnutrition.

La thérapie de stimulation, du nom de cette pratique, utilise le jeu comme outil thérapeutique : en l’invitant à manipuler des ballons gonflables ou des fruits en plastiques, en jouant avec Amani et la kinésithérapeute, Inaya réalise des mouvements qui lui permettent de mobiliser et de renforcer ses muscles. Elle s’éveille, retrouve le goût et le plaisir de jouer et d’explorer son environnement. La petite fille ose de nouvelles expériences et reprend ainsi peu à peu le cours de son développement. Les résultats ne se font pas attendre : encouragée par les acclamations de sa maman, Inaya se met debout pour la première fois.

« La première fois, elle ne parvenait pas à marcher. Mais dès la deuxième séance, elle a réussi à faire quelques pas. Quand nous sommes arrivées ici, mon enfant semblait handicapée mais aujourd'hui je la vois joyeuse, elle joue et s’amuse. Elle bouge bien et son handicap a disparu. Je suis très heureuse et je remercie sincèrement ceux qui ont contribué à cette guérison, que Dieu les bénisse. »

Un grand sourire illumine le visage d’Inaya qui trottine jusque dans les bras de sa mère pour s’y blottir. Ensemble, elles quittent le centre de santé de Handicap International et se frayent un chemin dans les rues animées du camp.

Le projet "Réhabilitation, action humanitaire inclusive, santé mentale et soutien psychosocial et thérapie de stimulation pour les groupes vulnérables en Afrique subsaharienne touchée par des crises" de Handicap International est déployé en République démocratique du Congo, en Somalie et en République Centrafricaine. Financé par GFFO, il a commencé en juillet 2024 et se prolonge jusqu’en juin 2026. Dans le cadre de la phase 2 du projet, 2 800 enfants ayant vécu des épisodes de malnutrition et leurs parents sont accompagnés en thérapie de stimulation afin de prévenir et réduire les retards de développement.

1. OCHA juin 2024

Publié le : 12 novembre 2024
Nos actions
pays
par pays

Icône casque microUne question ? Une remarque ? Nous sommes à votre écoute !

Relation Donateurs
Contactez notre équipe du lundi au vendredi de 9h à 18h au 04 78 69 67 00 ou à
[email protected]
Au plaisir d’échanger !
Voir aussi la FAQ

Équipe Mobilisation
Vous souhaitez devenir bénévole ou partager des idées d’actions solidaires ? 
>
Rendez-vous sur l’espace dédié

Relations Presse
Journalistes, médias : notre attachée de presse Clara Amati est joignable au 06 98 65 63 94 ou par mail
[email protected] 
Voir l'espace Presse

 

Collectes frauduleuses

Des escroqueries à la charité peuvent être commises en notre nom dans l'espace public, par téléphone ou par e-mail. Consultez notre page dédiée pour toute information ou contactez-nous directement au 04 78 69 67 00 ou par e-mail : [email protected]

Aidez-les
concrètement

Pour aller plus loin

Gaza : des responsables d'ONG appellent les dirigeants mondiaux à intervenir après que l’ONU a conclu qu’un génocide est en cours
© K. Nateel / HI
Solidarité Urgence

Gaza : des responsables d'ONG appellent les dirigeants mondiaux à intervenir après que l’ONU a conclu qu’un génocide est en cours

Les responsables de plus de 20 grandes organisations de solidarité internationale opérant à Gaza appellent les dirigeants mondiaux à intervenir d’urgence après qu’une commission de l’ONU a conclu pour la première fois qu’un génocide est en cours à Gaza.

Malak, 9 ans, marche à nouveau grâce à une prothèse
© K. Nateel / HI
Réadaptation Urgence

Malak, 9 ans, marche à nouveau grâce à une prothèse

Malak a été grièvement blessée et a dû être amputée au-dessus du genou il y a quelques mois. Aujourd'hui elle peut marcher à nouveau avec l'aide de Handicap International.

Mehari, un modèle de résilience pour les victimes d’armes explosives
© H. Bale / HI
Inclusion Mines et autres armes Réadaptation

Mehari, un modèle de résilience pour les victimes d’armes explosives

Blessé par une fusée de mortier, héritage de la Guerre du Tigré (2020-2022), Mehari est aujourd’hui engagé sur la voie de la reconstruction et développe son activité professionnelle.