Secourir les réfugiés rohingyas coincés dans le Golfe du Bengale et la Mer d’Andaman
Dix-huit organisations humanitaires exhortent aujourd’hui les pays du Golfe du Bengale et bordant la Mer d’Andaman à conduire des opérations de recherches et de sauvetage afin de secourir les réfugiés et demandeurs d’asile bloqués en mer.

Réfugiés rohingyas attendant de l'aide au Bangladesh - photo d'archive Handicap International | © M. A. Islam / HI
Ces 18 ONG* (dont Handicap International) demandent également à les débarquer sur leurs côtes, où un soutien approprié doit leur être apporté. Les États de ces régions doivent de toute urgence s’accorder sur des solutions collectives à cette problématique et se partager la responsabilité d’accueillir les réfugiés.
Bloqués en mer dans des conditions déplorables
Des centaines de réfugiés, des Rohingyas pour la plupart, seraient actuellement bloqués en mer. Le Bangladesh a récemment autorisé 400 réfugiés à débarquer sur ses côtes. Cependant, les gouvernements de la région sont de plus en plus réticents à autoriser cela, en raison notamment de la pandémie de Covid-19. Au cours de ces dernières semaines, au moins deux bateaux de réfugiés se sont vu refuser le droit d’accoster et ont été repoussés vers la mer entre la Malaisie et le Bangladesh. La situation actuelle inquiète et fait écho à la crise migratoire asiatique de 2015 intitulée « boat crisis » : des milliers de réfugiés étaient restés coincés dans des bateaux sur la mer d’Andaman pendant plusieurs mois, causant des centaines de morts.
Les réfugiés à bord de ces bateaux vivent dans des conditions déplorables : le manque de nourriture, d’eau fraîche et de soins met leurs vies en danger. Lorsque le 15 avril dernier, un bateau a accosté au Bangladesh avec à son bord près de 400 Rohingyas, la plupart des survivants étaient sévèrement et visiblement mal nourris et déshydratés. Parmi eux, au moins 150 enfants, dont la plupart étaient des filles et non accompagnés ou séparés de leurs familles. De graves traumatismes mentaux ont été observés.
Les états régionaux enjoints à accueillir ces réfugiés
Le Covid-19 n’est pas une excuse pour empêcher les personnes de débarquer et il n’exempte pas non plus les États de leurs obligations en vertu des Droits de L’Homme, du Droit international humanitaire, de celui des réfugiés et du Droit maritime. Repousser des individus à la mer constitue une violation du principe de non-refoulement qui interdit aux États de renvoyer des personnes vers des territoires où ils risquent des persécutions ou toute autre violation grave des droits humains. Empêcher ces bateaux d’accoster risque fortement d’entraîner de nouvelles morts en mer.
Les gouvernements régionaux doivent adopter une approche coordonnée. La Malaisie, l’Indonésie, le Myanmar, la Thaïlande et le Bangladesh sont tous membres du Processus de Bali sur le trafic illicite d’êtres humains, la traite des personnes et la criminalité transnationale connexe, qui encourage une approche régionale coordonnée du débarquement. En février 2020, le groupe de travail du Processus de Bali sur la planification et la préparation a réaffirmé son engagement à sauver des vies, en réponse « à la migration maritime illégale », ainsi que son adhésion au principe de non-refoulement.
Le gouvernement du Myanmar doit lui aussi prendre ses responsabilités
De toute évidence, il faut s’attaquer à la racine du problème pour le résoudre et voir ce qui pousse des personnes vulnérables à fuir en pleine pandémie mondiale. Nous demandons au gouvernement du Myanmar de répondre immédiatement aux problèmes qui conduisent les Rohingyas à risquer leur vie en mer, et ce notamment en suivant les recommandations faites par la Commission consultative sur l’État de Rakhine. Ainsi, la citoyenneté doit être octroyée de manière non discriminatoire à tous, y compris à la population rohingya. Les restrictions à l’accès humanitaire et à la liberté de circulation doivent également être levées, ainsi que toute autre barrière à l’accès aux services essentiels.
Nous exhortons tous les gouvernements de la région à sauver des vies et à prioriser les besoins des personnes vulnérables. Les gouvernements ont le devoir d’apporter protection et soins aux réfugiés et demandeurs d’asile, y compris s’il est nécessaire de les mettre en quarantaine, tout en assurant le respect de leurs droits et en répondant à leurs besoins élémentaires. Les agences humanitaires doivent pouvoir accéder à ces sites. Les gouvernements doivent également s’arranger pour que les réfugiés débarqués soient réunis avec leurs familles.
* ONG signataires de cet appel :
- Action Contre la Faim
- Asia Pacific Refugee Rights Network
- Asian Dignity Initiative
- CARE
- ChildFund International
- COAST Trust
- Danish Refugee Council
- Humanité & Inclusion – Handicap International
- ISDE Bangladesh
- Médecins du Monde France
- Médecins du Monde Switzerland
- MUKTI Cox’s Bazar
- Norwegian Refugee Council
- Oxfam
- PHALS
- Plan International
- Save the Children
- Solidarités International
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