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Repérer les bombes non explosées dans la Bekaa

Mines et autres armes
Liban

À la suite des hostilités au Liban en 2024, Handicap International a évalué la contamination par les bombes non explosées dans la vallée de la Bekaa.

Marquage d'un terrain dangereux en raison de la présence d'une bombe non explosée.

Marquage d'un terrain dangereux en raison de la présence d'une bombe non explosée. | © HI

Le Liban a connu une grave escalade de violences entre Israël et le Hezbollah, débouchant sur un conflit majeur en 2024. Une fois les combats terminés, Handicap International a mené des opérations d’évaluation de la présence de bombes non explosées dans les villages touchés de la plaine de la Bekaa. Ces opérations qui ont eu lieu entre septembre 2024 et mars 2025 ont été menées sous la coordination du Centre pour le déminage du Liban et en étroite coopération avec les autorités locales et militaires.

Établir la confiance avec les autorités locales

La mission consistait à identifier les bombes non explosées, à les localiser avec des coordonnées GPS, à marquer les lieux pour signaler le danger aux habitants, et à transmettre les informations aux autorités pour qu'elles procèdent à leur neutralisation.

Avant de commencer les opérations, les équipes de Handicap International se sont coordonnées avec l'armée libanaise et les municipalités. Cette étape était essentielle, non seulement pour obtenir les autorisations, mais aussi pour instaurer un climat de confiance et garantir leur propre sécurité.

« Une bonne communication avec toutes les personnes sur le terrain était notre priorité, explique Adnan Araji, chef des opérations par intérim. Nous travaillons avec eux, pas contre eux, nous les aidons. »

Les municipalités, familières du terrain et des dynamiques locales, ont guidé les équipes vers les zones les plus touchées par les frappes aériennes. Dans certains villages, la présence de groupes armés non étatiques rendait les choses encore plus compliquées.

Une approche prudente

Les équipes de Handicap International étaient divisées en deux groupes, chacun composé de quatre démineurs et d’un chef d’équipe. Chaque groupe comprenait également au moins un expert en neutralisation d’engins explosifs et un enquêteur. Un guide local, souvent désigné par la municipalité, les conduisait sur les sites soupçonnés d’être dangereux.

Avant d’entrer dans une zone, un protocole de sécurité strict était appliqué. Les équipes s’arrêtaient à au moins 100 mètres du site suspect. Le chef d’équipe ou l’expert en neutralisation poursuivait à pied, marquant l’itinéraire à l’aide de peinture en spray et plaçant des marqueurs – des flashes – pour guider ou alerter en cas d’urgence.

« Notre approche est toujours prudente, explique Adnan. Nous ne touchons ni les roquettes ni les missiles. Nous nous contentons de collecter des informations, de documenter la scène et de marquer les dangers. »

Des défis sur le terrain

L’équipe a été confrontée à des conditions dangereuses et imprévisibles. Dans certains endroits, les bâtiments étaient tellement endommagés ou instables que les décombres représentaient un risque d’effondrement. Ailleurs, l’odeur de brûlé persistait, même plusieurs mois après le cessez-le-feu.

Parfois, le danger ne venait pas seulement des engins non explosés, mais aussi de la charge émotionnelle des habitants, désespérés de retrouver leurs maisons, suppliant les équipes de les aider.

« C’est déchirant. Un homme m’a dit "S’il vous plaît, je veux un endroit pour mes enfants. Je n’ai plus de maison". Mais nous ne pouvons pas déminer dans ces conditions. »

Des décombres partout

Il est difficile de reconnaître les lieux, de savoir où se trouvait telle ou telle maison. Dans les zones où des dépôts d’armes ont été bombardés, des maisons entières ou des lots de bâtiments ont été détruits, laissant non seulement des débris structurels, mais aussi potentiellement des restes explosifs.

Dans un cas, une maison identifiée comme dépôt d’armes du Hezbollah a été clairement marquée et sécurisée par Handicap International pour en interdire l’accès.

Travailler parmi les civils

Malgré le danger, l’évacuation totale des zones évaluées par l'association n’était pas toujours possible. De nombreux habitants restaient à proximité, observant ou s’approchant même des équipes pendant les opérations. Cela représentait un risque supplémentaire pour les civils comme pour les démineurs.

« Nous demandons à la municipalité, s’il y a un dépôt d’armes, qu'elle s'assure que les gens restent loin pendant que nous travaillons, précise Adnan. Mais en pratique, ce n’est pas toujours faisable. Nous devons constamment trouver un équilibre entre notre mission et la sécurité de tous. »

Restaurer la sécurité

Au final, le travail de l’équipe de Handicap International permet de restaurer la sécurité et la dignité des communautés affectées par la guerre. Chaque évaluation contribue à guider les démineurs pour leurs opérations et permet à terme aux familles de revenir chez elles.


Intervention de HI dans la Bekaa

Du 1er septembre 2024 au 20 mars 2025

Évaluation

  • Tâches accomplies : 34
  • Superficie totale couverte : 721 300 m²

Évaluation d’urgence (sur demande des habitants ou des autorités locales)

  • Tâches accomplies : 4

Déblaiement de décombres

  • Sites déblayés : 137
  • Volume total enlevé : 85 000 m³
Publié le : 26 mai 2025
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