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Pénuries de carburant : facteur décisif dans la plus grande crise humanitaire actuelle

Urgence
Yémen

La pénurie de carburant aggrave la situation humanitaire au Yémen et complique l'aide internationale. Caroline Dauber, directrice de Handicap International sur le terrain, raconte.

Bâtiments détruits à Aden au Yémen

Bâtiments détruits à Aden au Yémen | © ISNA Agency / HI

Lors d'une réunion avec les bailleurs de fonds en mai dernier, Handicap International et les ONG au Yémen ont alerté les Nations unies et les États sur les conséquences profondes des pénuries de carburant dans le pays, déjà frappé par la pire crise humanitaire de la planète.

Les prix montent en flèche

La pénurie actuelle de carburant est la conséquence directe de la guerre. Elle a récemment pris des proportions sans précédent : les importations de carburant en provenance d'Hodeidah, principal port du Yémen et véritable planche de salut pour le pays, ont diminué de 91 % entre janvier et avril de cette année, et pour la première fois, le nombre d'importations est tombé à zéro en février.

Résultat : les prix des biens et des services sont montés en flèche. Les fruits et légumes sont devenus des produits de luxe ; les prix du panier alimentaire continuent d'augmenter chaque mois. Dans certaines régions, même le prix de l'eau a doublé.

Une aide humanitaire compliquée

Cela affecte également notre capacité à fournir de l'aide à ceux qui en ont le plus besoin. Les coûts de transport explosent, empêchant les gens d'accéder à une aide vitale et à un traitement médical.

Les prestataires de soins de santé font état de leurs difficultés à faire fonctionner les équipements médicaux, qui nécessitent une alimentation en électricité que seuls des générateurs peuvent fournir. La pénurie de carburant a contraint certaines organisations spécialisées dans la santé à réduire leurs activités et à effectuer un triage des patients afin de sauver les personnes les plus démunies.

Certaines agences humanitaires ont du mal à gérer les services d'approvisionnement et d’évacuation de l’eau dans les camps de déplacés. Comme les bennes à ordures cessent leurs activités en raison de l'augmentation du prix du carburant, les déchets s'accumulent rapidement, ce qui augmente le risque de propagation des maladies.

Boire de l'eau sale ou salée

De plus, la compagnie des eaux de Hajjah, qui fournissait de l'eau aux communautés déplacées deux fois par mois, n'est désormais en mesure de le faire qu'une fois par mois. Cela oblige les personnes qui ne peuvent pas s'approvisionner auprès des camions-citernes à boire de l'eau sale ou salée. D'autres services vitaux, tels que les distributions de nourriture sont également affectées, car les transporteurs sous contrat signalent des retards de 3 à 4 jours en raison du manque de carburant.

Certaines organisations humanitaires pourraient être contraintes de réduire leurs activités et le nombre de personnes aidées pour faire face à l'augmentation des coûts des biens et services sous contrat. Cela laissera sans assistance un nombre croissant de personnes dans le besoin.


Yémen : une des pires crises humanitaires au monde

  • 20 millions de personnes ont besoin d'une aide humanitaire, soit 66 % de la population.
  • 16 millions de personnes sont en situation d'insécurité alimentaire.
  • 15 millions de personnes ont du mal à accéder à l'eau potable.
  • 4 millions de personnes ont été contraintes de quitter leur foyer.

Handicap International au Yémen

  • 80 collaborateurs répartis dans 9 structures de santé interviennent depuis 2015.
  • Séances de réadaptation et conseil : 30 633 personnes.
  • Séances de soutien psychosocial et d'accompagnement psychologique : 22 999 personnes.
  • Béquilles, fauteuils roulants, etc. fournis : 35 371.
  • 522 personnes équipées de prothèses et d'orthèses.
  • 2 250 kits d'hygiène distribués.
  • 807 personnels médicaux formés à la rééducation.
  • Soutien financier pour près de 700 ménages.
Publié le : 22 juin 2021
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