Le cyclone Chido a dévasté Mayotte et le Mozambique

Le cyclone Chido a traversé Madagascar, Mayotte et les Comores le 14 décembre 2024, puis a poursuivi sa route vers le nord du Mozambique et le sud du Malawi du 15 au 17 décembre. Avec des vents jusqu'à plus de 240 km/h et de très fortes pluies, il a provoqué d’importants dégâts : coupures d’électricité, d’eau et des communications. En seulement quelques heures, il a plongé des centaines de milliers de personnes dans une crise humanitaire majeure à Mayotte et au Mozambique.

Au moins 160 personnes sont mortes au Mozambique selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies. À Mayotte, le bilan officiel au 3 janvier 2025 est de 39 morts et plus de 5 000 blessés selon les services de l'État français.

À Mayotte, « c’est comme si tout était mort »

Dans le 101^e département français, les vents violents ont dévasté des milliers d’habitations, notamment de nombreux habitats précaires surpeuplés.

Kamar, 8 ans, habite dans l’un d’entre eux, dans le quartier de Labattoir à Petite-Terre. Le cyclone a emporté le toit de tôle, soufflé les murs et retourné tous les meubles de la maison dans laquelle il vivait avec ses frères et sœurs, ses parents et sa grand-mère. Encore sous le choc, le petit garçon est actuellement hébergé chez des proches :

« Ma maison a été entièrement détruite. On a tout perdu. Tout le monde est triste. On a besoin de tout : de nourriture, d'eau, de vêtements et d'électricité. J'espère que tout le monde est en sécurité, j'espère que mon école sera réparée et qu'il n'y aura plus jamais de cyclone. »

Claire est infirmière urgentiste à Mayotte, elle raconte comment ce cyclone d’une ampleur inédite a défiguré l’île :

« Personne n'avait encore jamais vu ni vécu cela. Mayotte est une île très verte ; là, c’était comme s’il y avait eu un grand feu et que tout avait été rasé, comme si tout était mort. Plus d'arbres ou seulement des troncs ravagés par le vent, les maisons toutes à terre... »

Parallèlement à son travail à l’hôpital, la jeune femme est venue prêter main forte dans un bidonville de Petite-Terre et a constaté la situation alarmante sur place :

« On ne sait pas par où commencer, il y a partout de la tôle, des déchets, des matériaux qui servaient aux maisons. La seule chose que l’on peut faire, c’est d'essayer de les déplacer pour faire un peu de place et reconstruire ce qu’il faut, mais déplacer pour mettre où ? »

Pour la soignante, les besoins en eau potable et en nourriture sont prioritaires, tout comme la gestion des déchets et des eaux usées.

Handicap International continue de suivre de près la situation à Mayotte, en collaboration étroite avec les acteurs humanitaires déjà présents et les autorités françaises, et se tient prête à apporter son aide selon les besoins.

Au Mozambique, au moins 620 000 sinistrés

Au Mozambique, la situation est catastrophique, des dizaines de milliers d’habitations ont été détruites et le bilan humain est très lourd, au moins 160 morts sont à déplorer. Selon les Nations Unies, plus de 620 000 personnes ont été affectées par le cyclone.

Les districts de Mecúfi et Metuge ont été particulièrement touchés, comme en témoigne Pauline Jacquart, directrice de Handicap International au Mozambique :

« Certains de nos experts en inclusion et en santé mentale sont présents dans les deux districts les plus touchés par le cyclone : Mecúfi et Metuge. À Mecúfi, 99 % des habitations ont été détruites. 16 000 familles se retrouvent ainsi sans abri, alors que la saison des pluies commence. Nous constatons de nombreux besoins, notamment matériels en abris, ustensiles de cuisine et couvertures, mais également en santé mentale, pour accompagner les personnes choquées par ce qui leur est arrivé : tout perdre en quelques heures seulement. »

Active au Mozambique depuis 1986, Handicap International participe aux évaluations des besoins dans les zones de Cabo Delgado et Nampula, notamment de ceux des personnes handicapées et des populations vulnérables.