"La réadaptation pour tous", un nouveau rapport de HI
Dans un nouveau rapport, Handicap International montre, à travers des histoires et des données du Bénin, d'Haïti et d'Ouganda, qu'une personne sur trois dans le monde a besoin de services de réadaptation.

Service de réadaptation d'urgence à Port-au-Prince en Haïti. Depuis août 2024, HI travaille avec MSF pour soulager les patients dans un hôpital. | © M-C. Charles / HI
La réadaptation, un impératif de santé souvent négligé
Une personne sur trois dans le monde – soit 2,6 milliards d'individus – a besoin de services de réadaptation pour améliorer ou maintenir sa mobilité, son autonomie, sa qualité de vie et son bien-être au quotidien. À la suite d'une blessure, en raison d'un handicap, du vieillissement ou d'une maladie chronique, la réadaptation est essentielle à la santé. Pourtant, pour des millions de personnes, en particulier dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, ces services restent hors de portée, selon le nouveau rapport publié par Handicap International.
Tendances mondiales
La demande de réadaptation augmente fortement en raison du vieillissement de la population, de l'augmentation du nombre de survivants à des blessures et des maladies non transmissibles comme le cancer, les maladies cardiaques et la démence, qui poussent les systèmes de santé au-delà de leurs capacités. En 2030, la planète comptera 1,4 milliard de personnes âgées de plus de 60 ans, dont les deux tiers vivront dans les pays à faible revenu d'ici à 2050.
Malgré l'allongement de la durée de vie, l'espérance de vie en bonne santé ne progresse pas, en particulier pour les femmes : davantage de personnes vivent plus longtemps avec des handicaps et des maladies chroniques qui nécessitent par exemple de la rééducation.
Inégalités et sous-investissement
La situation est désastreuse dans les pays les plus pauvres. Plus de 50 % des personnes ayant besoin de rééducation n'en bénéficient pas. Dans certains pays, seulement 3 % des personnes ayant besoin de technologies d'assistance (prothèses, fauteuils roulants, appareillages divers...) y ont accès. Le personnel du secteur connaît de graves pénuries : de nombreux pays comptent moins de 10 professionnels de la réadaptation par million d'habitants.
La réadaptation doit être considérée comme un investissement : elle permet de réduire les coûts de santé à long terme tout en améliorant la qualité de vie. Mais la réadaptation a toujours été négligée dans le financement de la santé publique, dans des systèmes de santé globalement sous-financés. Au Bénin, par exemple, les dépenses de santé publique ne représentent que 2,6 % des dépenses totales de santé. En Haïti, elles s'élèvent à 4,1 %. Ce chiffre est bien inférieur aux 15 % recommandés par l'Organisation Mondiale de la Santé.
Pire encore, les services de réadaptation ne sont souvent pas couverts par les programmes de financement et les assurances, laissant les familles dans l'obligation de payer elles-mêmes. Pour les ménages à faible revenu, ces dépenses peuvent être catastrophiques, atteignant jusqu'à 40 % de leur revenu annuel.
Derrière les chiffres, des vies humaines
Le rapport de Handicap International montre comment l'accès à la réadaptation change des vies. Temia, par exemple, vit dans un camp de personnes déplacées en Ouganda. La vie de cette mère de deux enfants handicapés s'est réellement améliorée lorsque ceux-ci ont bénéficié de services de réadaptation. Jésulène, en Haïti, a subi un accident vasculaire cérébral. Sans accès à la réadaptation, son rétablissement et son autonomie étaient menacés. Souleyman, au Bénin, a été grièvement blessé dans un accident de la route ; la réadaptation a été essentielle à son rétablissement physique et social. Chacune de ces personnes représente des millions d'autres dont la vie est transformée par la réadaptation.
Baisse des financements internationaux
Pour la période 2024-2029, les principaux bailleurs de fonds ont annoncé une réduction de 17,2 milliards de dollars du financement de la santé mondiale. Au début de l'année 2025, les États-Unis, qui étaient autrefois un contributeur important à l'aide étrangère, ont complètement cessé leur assistance. Dans de nombreux pays, la fourniture de services de réadaptation dépend largement de l'aide extérieure, comme en Haïti, où les ONG gèrent jusqu'à 30 % des centres de réadaptation. La baisse des financements internationaux, combinée à la faiblesse persistante des investissements publics, a et continuera d'avoir un impact alarmant sur les personnes qui ont besoin de services de réadaptation.
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