La finance solidaire, et si on la faisait mieux connaître ?
À l’occasion de la Semaine de la finance solidaire du 13 au 20 novembre, un collectif de 36 associations et entreprises appelle à mieux faire connaître ses atouts, alors que l’investissement socialement responsable est aujourd’hui fortement dominant en France.
Elle a 40 ans cette année. Elle a tout pour séduire : beauté d’âme, singularité, engagée pour un monde meilleur, créatrice de lien social… et pourtant, moins de 1 % des épargnants français se tournent vers elle. De qui s’agit-il ? De la finance solidaire !
Elle s’est développée en France dans les années 1980 quand des acteurs innovent pour créer des mécanismes financiers solidaires au service des publics fragiles.
C’est alors que le Crédit Coopératif – avec sa filiale de gestion devenue Ecofi – et le CCFD-Terre Solidaire ont créé le premier fonds de partage en Europe en 1983. Il s’agissait de partager les revenus annuels de ce fonds avec l’ONG, et quelques associations dont elle était proche, pour obtenir des dons réguliers afin de financer la solidarité internationale. Le CCFD-Terre Solidaire créait en même temps la SIDI (Solidarité Internationale pour le Développement et l’Investissement) dont les actionnaires renonçaient à se rémunérer afin de maximiser l’impact social et environnemental des activités menées dans les pays du Sud.
Cette double initiative originale a donné naissance à la finance solidaire, qui verse en France plus de 5 millions d’euros de dons à des associations chaque année, et qui soutient directement des initiatives sociales ou environnementales en investissant notamment dans des entreprises solidaires d’utilité sociale (ESUS).
La finance solidaire change le cours des choses sur les territoires, dans la vie de personnes en difficultés, et apporte des solutions sociales et environnementales : rien qu’en 2022, 80 institutions de microfinance et organisations de producteurs financées dans les pays en développement, 1440 nouvelles personnes démunies relogées, 8381 foyers supplémentaires alimentés en électricité renouvelable, 1559 hectares d’agricultures biologique soutenus1...
Alors qu’est-ce qui fait que cette finance solidaire reste encore trop peu connue ?
Sans doute parce qu’on parle surtout d’investissement socialement responsable (ISR), qui concerne les entreprises cotées. Parce que l’ISR représente 2 200 milliards d’euros d’actifs, tandis que la finance solidaire ne pèse « que » 26 milliards d’euros.
Leur différence ? Elle soutient des associations et entreprises non cotées, empreintes d’intérêt collectif, et à forte utilité sociale et environnementale. Là où l’investissement socialement responsable investit dans les entreprises classiques qui ont une démarche de respect avéré de l’humain et de l’environnement.
Ce ne sont pas les mêmes montants ? On lui reproche de ne pas rapporter assez ? Mais de quels bénéfices parle-t-on ? La finance solidaire est là pour accompagner la création et le développement d’initiatives locales, de filières vertueuses, dont le retour sur investissement est à la fois social ou environnemental, et économique. Elle soutient des organisations dont la gouvernance est démocratique, comme des associations et des coopératives. Ne cherchant pas à faire du profit sur ces organisations qui font du bien à la société, leur objectif est autre.
Selon l’Observatoire du sens de l’argent2, 62 % des Français ont le sentiment qu’il est possible de changer ce qui ne va pas dans la société et 66 % que les citoyens peuvent y contribuer par une utilisation plus juste de l’argent. La finance solidaire est un levier puissant pour répondre aux enjeux sociaux et environnementaux des années à venir. Alors que l’inflation et le pouvoir d’achat sont des préoccupations majeures pour les Français, il n’est pas toujours évident d’opter pour un rendement financier qui peut s’avérer parfois moins important. Tous ne peuvent peut-être pas se le permettre mais ils sont tout de même nombreux à vouloir soutenir des transitions qui ont un impact positif tangible.
Parions sur cette envie et fêtons les 40 ans de la finance solidaire ! Que nous soyons établissements bancaires et financiers, associations bénéficiaires, entreprises solidaires ou épargnants, engageons-nous à la faire connaître davantage et à nous y investir !
Signataires de cette tribune :
- Xavier du Crest de Villeneuve, Président de Handicap International France
- Julien Adda, Directeur du Réseau Cocagne
- Maxime Baduel, Directeur général de la Fédération Solidarités Nouvelles pour le Logement
- David Beaulieu, Fondateur d’ECHO MER
- Geneviève Bernard, Présidente de la fédération Terre de Liens
- Jean-Marc Borello, Président du groupe SOS
- Anne-Sophie Bougouin, Directrice de la stratégie financière de la SIDI
- Christophe Chevalier, PDG du Groupe Archer et président de la Scic les PTCE Français
- Lucie Codiasse, Directrice de la Communication et du Développement d’Action contre la Faim
- Aurélien Daunay, Directeur général délégué d’Acted
- Manuèle Derolez, directeur général du CCFD-Terre solidaire
- Bernard Devert, Président fondateur d’Habitat & Humanisme
- Yann Fradin, Cofondateur de l’association Espaces et Vice-président d’Emmaüs France
- Luc Gateau, Président de l’Unapei
- Florence Gilbert, Directrice générale de Wimoov
- Michaël Jérémiasz, Président de l’association Comme les Autres
- Jérémy Lachal, Directeur général de Bibliothèques Sans Frontières
- Laurent Laïk, Président de La Varappe
- Frédéric Lavenir, Président de l'Adie
- Christophe Lépine, Président de la Fédération des Conservatoires d'espaces naturels
- Dominique Marcon, Présidente du conseil d'administration de la SCIC SA VILLAGES VIVANTS
- Florent Marcoux, Directeur de Surfrider Foundation Europe
- Claire Martinetto, Présidente du directoire Ecofi
- Isabelle Moret, Directrice générale de SOS Villages d’Enfants
- Jérôme Partos, Trésorier de France Nature Environnement
- Bernadette Paul-Cornu et Jean Ruch, Codirigeants de la Foncière FAMILLES SOLIDAIRES
- Charlotte Porez, Directrice de l’association Re-Belle
- Julie Potier, Directrice de Bio Consom'acteurs
- Pascal Pouyet, Directeur général du Crédit Coopératif
- Marc Prévot, Président du Conseil de Surveillance d’Emmaüs Epargne Solidaire
- Pascale Ribes, Présidente d’APF France handicap
- Philippe Robin, Directeur général et président du directoire d’Envie Autonomie
- Frédéric Tiberghien, Président de FAIR
- Françoise Vernet, Présidente de Terre & Humanisme
1 Quels impacts pour la société ? | FAIR - Finance à impact social (finance-fair.org)
2 4e édition de l'Observatoire du sens de l'argent – Crédit Coopératif (credit-cooperatif.coop) conçu en partenariat avec l’institut Viavoice
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