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Inondations aux Philippines : Tintin veut être une source d’inspiration pour ses enfants

Urgence
Philippines

Après des semaines à subir la pluie et les inondations, Tintin a trouvé du soutien auprès de Handicap International. Aujourd’hui, elle et sa famille se reconstruisent et vont de l’avant.

Une jeune femme porte son bébé dans une rue aux Philippines.

Août 2025. Tintin a bénéficié d’une aide financière. Ce soutien lui a permis de subvenir aux besoins de sa famille. | © M-C. Liberato / HI

Typhons, pluies torrentielles, inondations… Le mois de juillet 2025 a été marqué par une série de phénomènes météorologiques extrêmes aux Philippines, plongeant l’archipel et ses habitants dans la catastrophe. Présente dans le pays depuis 1985, Handicap International a mobilisé ses équipes dès les premiers jours pour soutenir les communautés, victimes des dégâts considérables engendrés par le typhon Wipha et les tempêtes Co-may et Francisco. Tintin a 26 ans, elle est membre de la communauté Agta à Porac, dans la province de Pampanga. Après des semaines particulièrement éprouvantes, la jeune femme raconte comment le soutien apporté par Handicap International a permis à elle et sa famille de se reconstruire.

Survivre et attendre que les eaux se retirent

Ce mois de juillet restera dans ma mémoire pour toujours. Je viens d’un peuple autochtone, nous sommes habitués à la vie dans les montagnes et à ce que les catastrophes frappent, mais personne ne peut s’habituer à la violence ni aux destructions engendrées par les typhons… Encore moins lorsque notre survie dépend des récoltes saisonnières.

Pendant un mois, nous avons subi de façon incessante les pluies diluviennes et les inondations. Tout ce que nous espérions récolter a été détruit. Mon mari est agriculteur, il cultive des bananes et des racines comestibles dans les hautes terres. D’habitude, le maigre revenu que nous tirons de la vente de ces récoltes nous permet de subvenir aux besoins de notre famille : la nourriture, les frais de l’école pour les enfants, les produits de base pour la maison… Là, pour seulement avoir de quoi manger, mon mari livrait du taro  jusqu’à certaines maisons pour que les familles nous donnent un kilo de riz en échange. Les autres jours, nous devions compter sur nos voisins et nos proches pour avoir suffisamment de provisions. Mon cœur se brisait quand je voyais mes enfants, nous n’avions pas d’autre choix que de manger du riz seulement une fois par jour. Lorsqu’il y en avait plus, nous survivions grâce aux restes de bananes et de racines… Certains jours, mes enfants pleuraient et réclamaient de la nourriture. La vie est dure mais abandonner n’est pas une option, nous devons travailler dur si nous voulons manger.

En plus de la faim, nous avons aussi souffert du froid et de l’humidité. Les nuits étaient très inconfortables, nous avions du mal à nous reposer. Notre toit avait tellement de trous que mon mari et moi avons dormis assis pendant des semaines pour laisser nos enfants dormir dans le seul coin resté sec, nous espérions qu’ils pourraient se reposer le mieux possible malgré les conditions à l’intérieur de notre maison. 

Retrouver l’espoir et se projeter vers l’avenir

Lorsque la pluie a enfin cessé, j’étais désemparée. Mon mari se remettait à peine de la perte de sa récolte, je ne savais pas par où commencer. Nous n’avions pas d’argent pour subvenir à nos besoins et ceux de nos enfants, plus de nourriture, pas de quoi nous laver, nettoyer la maison ou nos vêtements sales, ni de quoi remettre les enfants à l’école… 

Après quelques jours, nous avons rencontré Handicap International. Les équipes nous ont permis de recevoir une aide financière pour nous relever après la catastrophe. J’avais enfin de l’argent pour acheter du riz. Mes enfants pouvaient enfin manger trois fois par jours et j’ai pu acheter des paquets de couche pour la première fois, j’étais ravie ! Avant, je ne pouvais les acheter qu’une par une et j’étais obligée de les réutiliser ce qui provoquait des érythèmes à mon bébé. Cela m’a redonné de l’espoir, grâce à cette bénédiction je suis devenue plus optimiste, je sais qu’il y a plus dans la vie que les difficultés. 

Aujourd’hui, je poursuis mes études dans le cadre d’un système d’apprentissage pour adultes. Je suis devenue mère à l’âge de 13 ans et j’ai trois enfants, avec le recul j’admets que je n’avais pas réalisé à quel point la vie de famille serait difficile. Si je pouvais remonter le temps, je donnerais sans hésiter la priorité à l’éducation. Mon rêve, c’est de terminer mes études et de trouver un emploi stable. Tant que je suis en vie je sais qu’il y a de l’espoir, je dois juste avoir confiance et travailler dur. Abandonner ne mène à rien, je veux que mes enfants suivent un chemin différent du mien. Je veux être leur source d’inspiration, une mère qui, malgré le fait d’avoir eu des enfants très jeune, a réussi à terminer ses études.

Publié le : 22 octobre 2025
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