Handicap International aux côtés des blessés du séisme

Cette tragédie a de graves répercussions sur la population. En effet, le séisme, d'une magnitude 7.0 sur l'échelle de Richter, a été particulièrement ravageur. Son épicentre était situé à Lushan, à une vingtaine de kilomètres seulement de Ya'an, une région de la province du Sichuan au centre-Ouest de la Chine peuplée d'environ 1,8 million d'habitants*. Ce n'est malheureusement pas la première fois que le Sichuan est touché par un séisme. En mai 2008, Handicap International avait déjà porté secours à la population suite à une semblable tragédie. « Notre expérience passée a servi. Nous avons immédiatement pu activer les partenaires locaux avec lesquels nous avions collaboré lors du séisme de 2008. Depuis Beijing, Handicap International a envoyé une équipe de spécialistes qui, en coordination avec ces partenaires, se charge d'évaluer les besoins des blessés », dit Eric Weerts, expert en urgence et réhabilitation au sein de l'association.

« Selon le gouvernement chinois, le nombre de morts se porterait à près de 200 personnes et plus de 11 000 blessés. 7 à 8% d'entre eux se trouveraient dans une situation grave», rappelle Eric Weerts. « Dans l'immédiat, je m'inquiète un peu moins pour les personnes gravement blessées : elles seront évacués et recevront des soins spécialisés ou de chirurgie dans des hôpitaux spécialisés. Je suis inquiet pour les personnes moins gravement blessées qui doivent rester dans les zones sinistrées, sans soins ou bien accueillies dans des hôpitaux n'offrant pas les soins adéquats. Dans ces derniers, seuls les premiers soins sont assurés, comme les plâtres par exemple, et les blessés sont rapidement renvoyés chez eux. Pourtant, sans suivi spécifique, les blessures liées à ce type d'évènements peuvent s'avérer dangereuses. En effet, en cas de complications ou de blessures peu visibles liées aux fractures fermées, à des œdèmes internes ou à la réticence des personnes à effectuer certains mouvements qui leur causent des souffrances, elles peuvent entrainer des atrophies musculaires. A tout cela, s'ajoute un manque de soins de rééducation et de conseils d'hygiène de vie indispensables afin d'éviter aux blessés de développer des déficiences physiques pouvant générer des handicaps irréversibles. D'autre part, en cas de répliques du séisme fréquentes, la population, et en priorité les blessés, doivent pouvoir être rassurés et logés dans des abris stables ».

« Sur le long terme, ce tremblement aura un impact permanent sur la vie de 500 à 600 personnes », prédit Eric Weerts, en se basant sur des proportions de victimes de séismes précédents qui ont ravagé la région, dans la Province de Sichuan en 2008 et dans la Province de Quinhai en 2010. « Au moment même où les personnes lourdement blessées seront déchargées de l'hôpital, elles se rendront compte que leur vie a changé. Chacune constatera alors que les séquelles invalidantes feront partie du reste de leur vie : la maison n'est plus adaptée à la mobilité de la personne, celle-ci ne peut plus travailler physiquement et, si aucune solution n'est proposée, sa vie quotidienne et professionnelle en sera affectée définitivement. Handicap International doit évaluer de quelle manière les besoins de ces victimes peuvent être pris en compte et satisfaits dans le cadre du processus de reconstruction de la zone sinistrée. »

La mission d'évaluation de Handicap International durera plusieurs jours. Un plan d'action adapté sera ensuite mis en place. Après le tremblement de terre de 2008, l'association a travaillé dans les hôpitaux de Chengdu-capitale, ainsi que dans les hôpitaux de districts de la province du Sichuan. Elle a soutenu les capacités médicales des équipes et traité les blessés graves, notamment. Elle a également apporté un soutien en matériel et en formation à ces structures médicales. * Chiffres 2004