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Des béquilles pour faciliter la vie de José Gregorio

Réadaptation Santé
Colombie

José Gregorio vit dans le nord de la Colombie. Déterminé, il est indépendant dans sa vie quotidienne. Ses nouvelles béquilles et des séances de kiné facilitent ses déplacements. Voici son témoignage.

Dans un hangar en bois et en taule, un homme se tient debout, appuyé sur une moto reliée à une cariole avec un siège. L'homme sourit, sa jambe gauche est coupée sous le genou.

José Gregorio Pirela et sa mototaxi à La Guajira, dans le nord de la Colombie. | © C. Maldonado / HI

Une jeunesse au Vénézuéla

Je m’appelle José Gregorio Pirela, je vis à La Guajira, dans le nord de la Colombie, avec mon épouse Victoria et mes enfants. Je suis né au Vénézuéla mais j’ai les deux nationalités, car ma mère était vénézuélienne et mon père colombien. J’ai grandi sans eux, ce sont des voisins qui m’ont élevé.

Ma jeunesse au Vénézuéla a été marquée par un environnement complexe dans lequel la délinquance et la violence affectaient fortement la communauté. Comme beaucoup de jeunes, j’ai grandi au milieu de dynamiques compliquées entre bandes rivales et d’affrontements de territoires. Un jour, début 2016, je sortais de chez moi quand je suis tombé sur deux femmes qui vivaient dans un autre quartier. Elles m’ont prévenu que plusieurs hommes voulaient s’en prendre à moi. J’ai cherché à me protéger et je me suis muni d’une arme. En voyant arriver la bande armée jusqu’aux dents, j’ai voulu leur dissimuler mon pistolet. Je l’ai tenu tout contre ma jambe gauche, canon vers le bas… le coup est parti tout seul.

La douleur était horrible. Je me suis rendu à l’hôpital où on m’a fait patienter, longtemps... Arrivé à 21h, j’ai dû attendre l’arrivée des médecins jusqu’à 6h le lendemain. Quand ils m’ont finalement opéré, les dégâts étaient irréversibles et ils n’ont pas pu sauver ma jambe.

« Deux jours plus tard, on m’a annoncé qu’on allait m’amputer. Ça n’a pas été facile, j’ai beaucoup souffert. Aujourd’hui encore, c’est difficile parfois. Pourtant, chaque jour, je remercie Dieu d’être encore en vie. »

Quelques temps après, la situation au Vénézuéla nous a forcés à émigrer en Colombie. Au départ, je ne voulais pas venir, mais désormais je me sens bien ici : j’ai ma vie en Colombie, je me suis construit une nouvelle famille avec mes proches et ma communauté à l’église.

Aujourd’hui, je suis plus fort

Depuis, grâce à Dieu, ma vie a changé. C’est Lui qui m’a donné la foi de continuer. Aujourd’hui, je suis mototaxi à La Guajira. Je suis indépendant dans la plupart de mes tâches quotidiennes. Par exemple, si je dois changer une pièce de ma mototaxi, je peux m’en occuper tout seul sans avoir à attendre que d’autres m’aident. Avec ce travail, je peux prendre soin de ma famille, même si ce n’est pas toujours facile. Certains jours je me réveille avec une forte douleur à la jambe. J’ai une prothèse et c’est avec elle que je conduis mais certains matins, je ne peux même pas l’enfiler à cause de la douleur.

J’ai ma prothèse depuis 7 ou 8 ans. Avant, je pouvais marcher avec pendant des heures, mais aujourd’hui il suffit que j’aille jusqu’au jardin pour que les douleurs se réveillent. À force de l’utiliser, elle frotte sur mon moignon et j’ai parfois des démangeaisons et des irritations terribles. Il faudrait vraiment que j’en change mais je n’en ai pas encore eu les moyens. Avec une nouvelle prothèse, je pourrais marcher mieux, me déplacer plus facilement, je serais plus libre de mes mouvements.

« J’avais aussi une paire de béquilles qui me faisait très mal aux bras. Mais depuis peu, Handicap International m’a donné de nouvelles béquilles et ça fait toute la différence : c’est comme quand on remplace de vieilles chaussures aux semelles usées par une nouvelle paire, on se sent tout de suite mieux, un peu plus grand. Aujourd’hui, je marche beaucoup mieux. »

Avant, je n’avais jamais fait de séances de kiné. Lorsque les équipes de Handicap International ont commencé à m’accompagner, j’ai reçu un super accueil et des soins adaptés. J’ai suivi des séances de kiné et j’ai aussi appris des exercices que je peux reproduire à la maison. En ce moment, je travaille mon équilibre car je n’en ai pas beaucoup : sans mes béquilles, je tombe tout de suite.

« J’ai vu de véritables changements ; avec ces exercices, les muscles de ma jambe sont devenus plus forts. Aujourd’hui, je me sens bien. La vie m’a appris qu’il faut toujours aller de l’avant et le fait que je n’ai qu’une jambe ne m’empêche pas d’être indépendant. »

Publié le : 5 février 2025
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