Comment la guerre en Ukraine a bouleversé leurs vies
Professeur, étudiant, esthéticienne… La guerre en Ukraine a bouleversé la vie de milliers de civils. Des collègues ukrainiens de Handicap International racontent comment la guerre les a poussés à s’engager dans l’humanitaire.

De gauche à droite, Olga Fedorova, agente d'éducation aux risques, Illia Demianyk, chef de projet Protection et Alina Maksymenko, travailleuse sociale. | © H. Kostenko / HI
Illia, 21 ans, chef de projet Protection à Kharkiv : « Dès les premières heures de la guerre, ma vie a totalement changé »
Illia se souvient du jour où tout a basculé : « J’ai découvert ce que c’était que la guerre, en février 2022 avec le son des alertes anti-bombardements », décrit-il. Cet étudiant en droit vit à Poltava, avec ses parents et sa petite sœur. Une ville de taille moyenne, rurale, paisible. Très rapidement, son université a fermé. Puis des centaines de personnes, fuyant les combats, ont commencé à arriver dans sa ville.
« Je me souviens que ces personnes arrivaient par centaines et faisaient la queue pour être enregistrées et aidées. Elles avaient besoin de tout, de nourriture, de vêtements et d’un toit. C’est pour cela que je suis devenu volontaire, puis j’ai postulé à Handicap International. »
HI est le tout premier employeur d’Illia, et le jeune homme a très rapidement gravi les échelons, de travailleur social à chef de projet Protection. « Si l’on n’identifie pas les personnes qui sont dans le besoin, personne ne saurait qu’elles ont besoin d’assistance », défend-t-il. Chaque soir, depuis qu’il a rejoint l’organisation humanitaire, il a toutefois continué d’étudier et a récemment validé son diplôme de droit. Pour le jeune humanitaire, il y a encore trop de personnes dans le besoin en Ukraine, notamment les groupes les plus vulnérables...
« Il faut continuer d’aider les personnes handicapées, notamment pendant et après qu’on ait pu les évacuer. Nous devons aussi continuer de porter assistance aux personnes déplacées qui fuient le front et viennent trouver refuge dans la région de Kharkiv. Ce qui est le plus difficile pour nous aujourd’hui, c’est la dégradation constante de la sécurité qui rend difficile l’accès humanitaire… Il y a des personnes qui survivent près du front, où malheureusement aucune aide ne peut leur être apportée », s’indigne-t-il.
Olga, 52 ans, agente d'éducation aux risques : « Je voulais apporter une aide vitale à mon peuple »
Olga est originaire de la ville de Kharkiv. Lorsque la Russie a envahi l'Ukraine en février 2022, elle possédait son propre petit salon de beauté et travaillait comme esthéticienne.
« Les premières semaines de l'escalade de la guerre ont été très difficiles, les combats se sont déroulés à la périphérie de Kharkiv et la ville était le théâtre de bombardements constants. Pendant sept jours, je me suis cachée avec mes amis dans une cave souterraine puis j'ai déménagé chez ma fille, qui avait construit, avec ses voisins, un abri solide et confortable dans le sous-sol de sa maison. C'est dans cet abri que ma fille et moi nous sommes cachées pendant près de trois mois », raconte-t-elle.
En parallèle, Olga et sa fille ont participé activement à des activités bénévoles. À la suite d'une tragédie personnelle survenue dans la vie de sa fille, Olga a été contrainte de partir pour l'Autriche. Mais devant l'ampleur du conflit et le nombre de victimes, la mère de famille a décidé de rentrer en Ukraine.
« Il fallait que je revienne pour aider mes proches et mon peuple. »
Du jour au lendemain, Olga est passée du monde de la beauté et des soins de la peau à celui de la sensibilisation aux dangers des restes explosifs de guerre pour Handicap International. Un virage à 180 degrés qu'Olga a accepté : « À ce moment-là, la beauté n'avait plus d'importance pour moi, je voulais sauver des vies et apporter une aide vitale aux Ukrainiens. »
Après des semaines de formation, Olga a commencé ses premières séances de sensibilisation sur le terrain, allant à la rencontre des enfants dans les écoles, des adultes, des personnes déplacées et des travailleurs humanitaires pour leur expliquer comment se protéger des restes explosifs de guerre, dans une zone largement contaminée après trois années de combats intenses.
« À Handicap International, j'ai rencontré une équipe sympathique et nous travaillons dans une atmosphère bienveillante. Je tiens à remercier l'association d'avoir aidé mon pays. »
Alina, 28 ans, travailleuse sociale à Dnipro : « Je me sens utile et cela me donne la force d’avancer »
Alina a grandi et vécu à Bakhmout, jusqu’à ce que la ville devienne le théâtre d’affrontements sanglants entre l’Ukraine et la Russie. Jeune professeur de chant, Alina a fui en mars 2022 avec ses parents, sa grand-mère, son compagnon et ses animaux de compagnie. Son petit-frère est décédé quelques mois plus tard dans la région de Donetsk. Alina n’a pas d’autres mots pour décrire comment la guerre a détruit sa vie, en la forçant à fuir et en lui prenant son petit frère.
« Nous nous sommes retrouvés, dans le deuil, sans rien, ni travail, ni vêtements chauds, ni maison. »
C’est son compagnon qui, pour la soutenir dans ces épreuves, a finalement fait passer en secret son CV à Handicap International. Forte de son expérience de professeur puis de coordinatrice d’un centre d’accueil pour enfants, Alina a été embauchée en tant que travailleuse sociale dans la région de Dnipro. Elle explique à quelle point ce travail dans une organisation humanitaire lui est essentiel :
« Je me sens utile et cela me donne la force d’avancer. Chaque jour, lorsque nous évaluons les besoins des personnes affectées par la guerre puis les référons aux services adaptés, je rencontre des personnes qui ont subi les mêmes choses que moi. Être évacué, tout laisser derrière soi... je vois dans leurs yeux ce que j'ai moi-même ressenti et je peux les comprendre. »
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