Camps de réfugiés : n’oublions pas les personnes handicapées
Handicap International rappelle l’importance de prendre en compte les personnes handicapées dans les camps de réfugiés, elles qui sont particulièrement vulnérables au Covid-19.

Camp de réfugiés Ban Mai Nai Soi dans la province de Mae Hong Son en Thaïlande. Au premier plan : Su Meh, une fillette porteuse de trisomie 21. Peu de temps avant la photo, elle refusait de communiquer (image d'archive 2019). | © Nicolas Axelrod - Ruom / HI
Être handicapé dans les camps : un combat quotidien
Le rapport de Handicap International intitulé "COVID-19 dans les contextes humanitaires : aucune excuse pour laisser les personnes handicapées de côté !" rappelle que les populations déplacées ou réfugiées ne doivent pas être laissées pour compte dans ce contexte de pandémie mondiale où les restrictions et les mesures sanitaires aggravent souvent leur isolement.
Parmi les près de 80 millions de réfugiés dans le monde, environ 15 % ont un handicap. Souvent pauvres, stigmatisées, mises à l’écart de leur communauté, oubliées pendant les crises, etc. les personnes handicapées font face à de nombreuses discriminations. La stigmatisation du handicap les rend encore plus vulnérables que les autres lorsqu’elles sont déplacées et confrontées à une grave épidémie, comme dans le cas du Covid-19.
Rejet des personnes handicapées
D’après les estimations de l’ONU, un demi-milliard de personnes, soit 8 % de la population mondiale, pourraient être plongées dans la misère d’ici la fin de l’année, en grande partie à cause de la pandémie.
Au Pakistan, Abdul Baqi, 50 ans, amputé, vit dans le camp de réfugiés de Jalala Afghan Mardan avec sa femme et ses enfants. Suite à l’épidémie de Covid-19, il a dû fermer sa boutique à proximité du camp de réfugiés. Il a perdu la seule source de revenus qui lui permettait de nourrir sa famille :
« Je n’ai pas peur que mes enfants attrapent le Covid-19. Mon souci, c’est de ne pas arriver à les nourrir. »
Abdul Baqi, propriétaire d'une boutique au Pakistan
Alors que la crise de Covid-19 s’amplifie, les communautés locales sont promptes à rejeter les réfugiés, surtout handicapés : les personnes qui vivent à proximité des réfugiés ont tendance à les éviter ou à leur refuser l’accès aux services comme la santé, les transports, etc., de peur qu’ils ne soient porteurs du virus et ne les mettent en danger. De fait, l’aide humanitaire est plus que vitale pour ces populations.
La difficulté de lutter contre le virus
L’hygiène, la promiscuité et la pauvreté sont autant de difficultés qui viennent s’ajouter à la crise sanitaire dans les camps de réfugiés. Ces derniers sont bien souvent surpeuplés et insalubres. Un tel environnement, marqué par un accès limité aux services, est particulièrement propice à la transmission du virus. Par exemple, il est impossible de respecter la distanciation sociale à Cox’s Bazar au Bangladesh, où 40 000 personnes vivent au kilomètre carré alors qu’à titre de comparaison à Paris, moitié moins d’habitants se partagent la même superficie. De plus, l’accès à une eau propre pour le simple lavage des mains, si crucial dans la lutte contre la transmission du coronavirus, devient un défi quotidien dans les camps.
Par ailleurs, il est plus difficile pour les personnes handicapées d’avoir accès aux informations primordiales sur l’épidémie. Sabiti, cordonnier de 41 ans, vit dans le camp de réfugiés de Kiziba au Rwanda et a des problèmes d’audition et d’élocution. Faute d’interprétation en langue des signes au début de l’épidémie, les informations concrètes sur la Covid-19 étaient hors de sa portée :
« J’aurais pu contracter la maladie sans le savoir. Les gens ont commencé à rester à la maison… Ma famille m’a dit que je ne devais pas sortir ni me déplacer, mais personne ne pouvait m’expliquer clairement pourquoi je ne devais pas aller au travail. »
Sabiti, cordonnier au Rwanda
Déconfiner l’aide humanitaire
Les mesures de confinement ont interrompu, limité ou entravé les services humanitaires, y compris les soins de base et spécifiques. Handicap International appelle donc les États à déconfiner sans tarder l’aide humanitaire.
Quand il est touché par une crise, un État qui accueille des réfugiés doit garantir que les personnes handicapées ne sont pas abandonnées ni empêchées d’accéder à l’aide humanitaire. Les organisations telles que Handicap International sont bien souvent le dernier recours pour la plupart des personnes vulnérables, notamment les personnes handicapées déplacées qui dépendent de l’aide humanitaire pour leur survie. Bien que le respect des mesures sanitaires soient essentielles dans la lutte contre le Covid-19, les personnels humanitaires doivent pouvoir continuer d’intervenir auprès des personnes qui en ont le plus besoin.
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