Au Niger, de violentes intempéries privent les habitants de maisons et de récoltes
Pluies diluviennes, grêle : les événements climatiques extrêmes menacent les Nigériens comme Ali, 76 ans, qui a perdu sa maison et sa récolte en 2021. Handicap International lui a fourni un abri d’urgence.

L’équipe de Handicap International à Guidan Roumdji, dans la région de Maradi au Niger, où elle a fourni des abris d’urgence à des habitants sinistrés. | © J. Labeur / HI
Ali Naino, 76 ans, est à la tête d’une famille de sept personnes qui vit dans le village de Guidan Roumdji, dans la région de Maradi au Niger. Lorsqu’en juin 2021 la saison des pluies s’est abattue avec une force sans précédent sur son village, il a perdu sa maison et presque toute sa récolte de l’année. Pour l’aider, Handicap International lui a fourni un abri d’urgence ainsi que des articles ménagers.
Face au changement climatique, l’inquiétude de la population est grande
La sécheresse de l’année 2021 a été la pire qu’a connue le Niger en dix ans. Elle a été suivie de pluies diluviennes qui, en quelques mois, se sont abattues sur des sols arides, noyant et dévastant les cultures et entraînant des pertes irrémédiables pour les populations. Les cultures vivrières, vitales aux habitants, ont été ravagées et des hectares entiers de terres agricoles ont été perdus.
« La saison des pluie 2021 fait partie de celles que notre village n’oubliera jamais. La grêle qui s’est abattue sur nous a occasionné des dégâts considérables. Nous étions à l’approche de la période des récoltes quand ce sinistre s’est produit. Ça a été terrible. Nous avons presque tout perdu. Nos récoltes ont été presqu’entièrement détruites. Aujourd’hui encore nous n’en revenons pas : nous n’avions jamais connu cela ! »
Ali Naino
Les épisodes de l’année 2021 ont été particulièrement violents et le changement climatique, qui a un impact majeur sur la puissance et la fréquence de ces phénomènes de plus en plus nombreux au Niger, n’y est pas étranger.
« La question du changement climatique et du bouleversement des saisons est au centre de nos inquiétudes. Les années se succèdent et nous constatons des irrégularités d’une saison à l’autre. En effet, les épisodes de grêle ne sont pas constants mais le simple fait qu’il y en ait eu par le passé nous fait craindre que cela ne recommence. Et puis nos récoltes ne sont plus les mêmes. Certains en sont même réduits à vendre leurs terres pour pouvoir s’acheter à manger. Les sols sont lessivés et nous n’avons pas les capacités de les enrichir avec de l’engrais chimique. »
Des habitations détruites par la grêle
Outre les conséquences dramatiques sur les cultures, certaines personnes perdent aussi leur logement dans ces épisodes climatiques violents. Ali vivait avec sa famille dans une habitation en banco, un matériau de construction traditionnel composé de sable et d’eau. Lorsque la grêle s’est abattue, les murs de sa maison n’ont pas tenu et se sont effondrés, manquant d’ensevelir les habitants et leurs biens.
« Ceux qui avaient des toitures en tôle ont vu leur toit perforé par les gros morceaux de glace qui tombaient. Nous, nous avions une maison en banco. Quand la grêle a commencé à tomber, tout est parti en vrille et les murs se sont effondrés », se souvient Ali.
Pour aider la famille d’Ali à trouver refuge, Handicap International lui a fourni un abri d’urgence, une tente constituée de solides armatures en fer et de toile imperméable. L'association lui a également donné un kit d’articles ménagers, contenant notamment des ustensiles de cuisine et des marmites, pour faciliter la vie quotidienne de la famille.
« Cet appui nous a été très utile : c’est avec vos abris que nous avons pu trouver du réconfort. Ils nous paraissent plus sûrs que nos habitations en banco. Nous sommes moins à l’étroit désormais et je peux même accueillir des invités chez moi. De plus, grâce aux ustensiles de cuisine, nous ne devons plus nous préoccuper d’aller emprunter des casseroles chez les voisins. Cela restaure notre dignité, car il n’est pas facile pour un chef de ménage de savoir que même pour cuisiner chez lui il doit emprunter une marmite. »
S’adapter pour faire face
Aujourd’hui, Ali et sa famille ont repris le cours de leurs vies et l’épisode de grêle est bel et bien derrière eux. Malgré les difficultés auxquelles ils sont confrontés, ils continuent de cultiver leurs terres pour faire pousser du mil, du sorgho, du maïs et des haricots.
« L’agriculture est fondamentale car elle reste le seul moyen de répondre à nos besoins. Cependant, je compte aussi diversifier mon activité et me lancer dans le petit commerce. Nous nous sommes malheureusement rendu compte que la production annuelle de nos cultures ne couvrait pas tous nos besoins, en particulier pendant la période qui précède les récoltes. Initier d’autre activités en dehors de l’agriculture devient donc indispensable. »
L’accompagnement d’Ali Naino se fait dans le cadre de la réponse d’urgence aux besoins des populations en situation de vulnérabilité dans la région de Maradi. Ce projet permet d’accompagner près de 1 000 familles affectées par un conflit ou une catastrophe, grâce à la distribution d’abris d’urgence et de kits d’articles ménagers. De plus, à travers ce projet Handicap International identifie, forme et accompagne 10 personnes relais parmi les membres de la communauté, pour faire le lien entre l'association et les habitants du village. Ce projet est mis en place grâce au financement de OCHA (Bureau de la coordination des affaires humanitaires du Secrétariat de l'ONU).
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