À Abou Dabi, Emmanuel Macron doit faire entendre la voix des civils yéménites
Six ONG dont Handicap International interpellent Emmanuel Macron à l’occasion de son premier voyage aux Émirats arabes unis. Elles demandent au Président de la République de faire entendre la voix des populations civiles du Yémen, victimes d’une catastrophe humanitaire sans précédent.

© Google Maps
Paris, le 8 novembre 2017 – Emmanuel Macron se rend aujourd’hui aux Émirats arabes unis, accompagné de la ministre de la Culture et du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères pour l’inauguration du Louvre d’Abou Dabi.
En marge des célébrations culturelles, nous, organisations humanitaires et de défense des droits humains, espérons que le Président de la République saisira l’occasion de cette première visite aux Émirats arabes unis pour faire entendre la voix des populations civiles du Yémen.
Depuis près de 1 000 jours, les Émirats arabes unis participent, avec l’Arabie saoudite, à une campagne de bombardements aériens au Yémen pour tenter de déloger le groupe armé des Houthis, alliés aux partisans de l’ancien président Abdallah Saleh, qui contrôlent la capitale Sanaa et une grande partie du Nord du pays.
Le Yémen, qui était déjà le pays le plus pauvre du monde arabe avant ce conflit, subit aujourd’hui la plus grave crise humanitaire au monde. Depuis mars 2015, la guerre a fait au moins 5 000 morts, dont près d’un tiers d’enfants, et 8 500 blessés. Plus de 20 millions de Yéménites, soit 80 % de la population, dépendent de l’aide humanitaire. En quelques mois, plusieurs centaines de milliers de personnes ont été touchées par une épidémie de choléra fulgurante, favorisée par l’effondrement des services publics d’assainissement et de santé.
Depuis presque trois ans, l’accès terrestre, aérien et maritime pour les Yéménites, l’aide et le personnel humanitaires sont constamment entravés. Déjà critique, la situation ne va qu’empirer après la décision de la coalition menée par l’Arabie saoudite de fermer totalement les ports et aéroports du pays, en réaction à un tir de missile balistique, samedi 4 novembre, parti du Yémen et visant le territoire saoudien. La fermeture totale – même temporaire – des frontières du Yémen, qui équivaut à un blocus de fait, ne peut qu’aggraver les souffrances de la population en stoppant l’importation des biens de consommation, l’acheminement de l’aide et le transport des travailleurs humanitaires. Ces restrictions supplémentaires constituent vraisemblablement une violation du Droit international sur l’accès humanitaire.
En octobre, la coalition menée par l’Arabie saoudite, avec la participation active des Émirats arabes unis, et a été inscrite sur la liste noire annuelle des Nations Unies sur les attaques contre les enfants. « Au Yémen, les actions de la coalition ont provoqué en 2016, lors d’attaques d’écoles ou d’hôpitaux, 683 victimes enfants », a indiqué le Secrétaire général de l’ONU.
Les violations du Droit international humanitaire et des droits de l’Homme par l’ensemble des parties sont tellement répandues au Yémen qu’en septembre, le Conseil des droits de l’Homme des Nations Unis a fini par mettre en place un groupe d’experts régionaux et internationaux chargé d’examiner les exactions commises au Yémen par toutes les parties.
Depuis 1 000 jours, les civils yéménites subissent une catastrophe humanitaire sans précédent, conséquence directe d’un conflit passé sous silence.
La France, qui semble plus soucieuse de poursuivre ses ventes d’armes aux Émirats arabes unis et à l’Arabie saoudite, a contribué, par son silence, à rendre invisible la guerre au Yémen. Ces transferts d’armes, ainsi que les violations des droits humains qui en découlent, doivent cesser immédiatement.
Aujourd’hui, Emmanuel Macron a l’occasion de rectifier sa position. À Abou Dabi et Dubaï, il doit exiger de ses interlocuteurs émiratis qu’ils respectent leurs obligations internationales, garantissent un accès humanitaire sans entrave et s’engagent pour une solution politique inclusive au Yémen.
Organisations signataires :
- Action contre la Faim
- Amnesty International
- Handicap International
- Human Rights Watch
- Médecins du Monde
- Première Urgence Internationale
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