Goto main content
 
 

+ 21 % de victimes de mines en 2020 : un bilan exceptionnellement élevé alors que le Covid entrave le déminage

Mines et autres armes
International

Le rapport 2021 de l'Observatoire des mines fait état, pour la sixième année consécutive, d'un nombre exceptionnellement élevé de victimes causées par les mines antipersonnel, les restes explosifs de guerre et les mines improvisées. Handicap International appelle les États à faire respecter le droit humanitaire et à faire pression sur les belligérants pour qu'ils mettent fin à l'utilisation de ces armes barbares.

Séance d'éducation aux risques des restes explosifs de guerre dans le village de Kafrouk aux alentours de Mossoul en Irak (photo d'archive 2019)

Séance d'éducation aux risques des restes explosifs de guerre dans le village de Kafrouk aux alentours de Mossoul en Irak (photo d'archive 2019) | © Waleed Khaled / HI

Un nombre élevé de victimes pendant six années consécutives

Publié le 10 novembre, le rapport 2021 de l'Observatoire des mines mesure l'impact du Traité d'Ottawa, qui interdit l'utilisation, la production, le transfert et le stockage des mines antipersonnel pour l'année 2020, avec des informations allant jusqu'en octobre 2021 lorsque cela est possible.

Le rapport révèle que le nombre de nouvelles victimes de mines et de restes explosifs de guerre a atteint 7 073 en 2020 et reste élevé depuis six années consécutives (5 853 victimes en 2019, 6 901 en 2018, 7 267 en 2017, 9 440 en 2016 et 6 972 en 2015).

Ce total représente une augmentation de 21 % par rapport aux 5 853 victimes enregistrées en 2019. Il est plus de deux fois supérieur aux 3 456 victimes enregistrées en 2013, bilan annuel de victimes le plus bas enregistré par l’Observatoire. Il y avait en moyenne 10 victimes par jour en 2013 ; en 2020, le taux a grimpé en flèche pour atteindre 19 victimes par jour. L'Observatoire souligne que les victimes dans de nombreux États et régions n’ont pas pu être comptabilisées, ce qui signifie que le nombre réel de victimes est probablement beaucoup plus élevé.

Handicap International appelle les États – qui se réunissent à La Haye du 15 au 19 novembre pour la conférence annuelle du Traité d'interdiction des mines – à faire respecter le droit humanitaire et à faire pression sur les belligérants pour qu'ils mettent fin à l'utilisation de ces armes barbares.

Portrait d'Anne Héry de Handicap International« Nous sommes profondément préoccupés par le fait que le nombre de victimes des mines reste exceptionnellement élevé pour la sixième année consécutive. Cela est principalement dû aux conflits actuels et à l'utilisation intensive de mines improvisées : de vastes parties de territoires sont nouvellement contaminées et nécessiteront des opérations de déminage longues et complexes. D'ici là, les populations vivront sous la menace des mines. Les États parties au Traité d'Ottawa se sont fixé comme objectif de parvenir à un monde sans mines d'ici 2025. Cet objectif ne pourra être atteint que si tous les États intensifient leur engagement dans la lutte contre les mines antipersonnel. »

Anne Héry, Directrice du Plaidoyer à Handicap International

En 2020, pour la cinquième année consécutive, le nombre le plus élevé de victimes annuelles a été causé par des mines improvisées. Sur le total de 7 073 victimes de enregistrées en 2020, les mines improvisées sont responsables d'environ un tiers (2 119, 30 %) des victimes. Les restes explosifs de guerre ont quant à eux causé 1 760 victimes.

La grande majorité des personnes tuées ou blessées par des mines sont des civils : 80 % des victimes étaient des civils en 2020 (4 437). 1 872 victimes étaient des enfants.

En 2020, la Syrie, qui n’est pas membre du Traité d'interdiction des mines (Traité d'Ottawa), a enregistré le plus grand nombre de victimes (2 729), suivie de l'Afghanistan (1 474), du Mali (368), du Yémen (350), du Myanmar (280), de l'Ukraine (277), du Nigéria (226), de la Colombie (167), de l'Irak (161) et du Burkina Faso (111). Des victimes de mines ont été enregistrées dans un total de 50 États et trois territoires.

Nouvelles utilisations de mines

L'Observatoire des mines confirme de nouvelles utilisations de mines par les forces gouvernementales au Myanmar entre juin 2020 et octobre 2021. Pendant cette même période, des groupes armés non étatiques ont également utilisé des mines dans au moins six pays : Afghanistan, Colombie, Inde, Myanmar, Nigeria et Pakistan.

L'Observatoire rapporte également des allégations pas encore confirmées d'utilisation de mines par des groupes armés non étatiques au Cameroun, en Égypte, au Niger, aux Philippines, en Thaïlande, en Tunisie et au Venezuela.

Impact du Covid sur l’action contre les mines

Les mesures prises contre le Covid ont eu un impact sur l'action contre les mines en 2020. Les restrictions ont empêché les victimes d'accéder aux services dont elles avaient besoin (réadaptation, services sociaux, etc.) dans plusieurs pays touchés par les mines. Le déminage a été temporairement suspendu ainsi que les sessions d'éducation aux risques qui ont été adaptées aux contraintes et aux restrictions liées à la pandémie.

Les États parties au Traité d’Ottawa ont déclaré avoir déminé près de 146 km² de terrain, avec plus de 135 000 mines terrestres détruites. Cela représente une diminution de 6 % par rapport aux 156 km² déminés en 2019 mais une augmentation de 10 % par rapport aux 122 270 mines détruites en 2019.

Progrès du Traité d’Ottawa

À ce jour, 94 États parties ont détruit plus de 55 millions de mines terrestres stockées, dont plus de 106 500 détruites en 2020. Des mines qui ne feront jamais de victimes. Le Sri Lanka est le dernier État à avoir achevé la destruction de son stock en 2021.


Consultez le rapport 2021 de l'Observatoire des mines (en anglais) sur le site officiel

Publié le : 10 novembre 2021
Nos actions
pays
par pays

Icône casque microUne question ? Une remarque ? Nous sommes à votre écoute !

Relation Donateurs
Contactez notre équipe du lundi au vendredi de 9h à 18h au 04 78 69 67 00 ou à
[email protected]
Au plaisir d’échanger !
Voir aussi la FAQ

Équipe Mobilisation
Vous souhaitez
devenir bénévole ou partager des idées d’actions solidaires ? Contactez-nous par mail [email protected]

Relations Presse
Journalistes, médias : notre attachée de presse est joignable au 06 98 65 63 94 ou par mail
[email protected] 
Voir l'espace Presse

Collectes frauduleuses

Des escroqueries à la charité peuvent être commises en notre nom dans l'espace public, par téléphone ou par e-mail. Consultez notre page dédiée pour toute information ou contactez-nous directement au 04 78 69 67 00 ou par e-mail : [email protected]

Aidez-les
concrètement

Pour aller plus loin

Le bambou et HI : une histoire d'amour qui ne rompt jamais
© P. Merchez / HI
Mines et autres armes Réadaptation

Le bambou et HI : une histoire d'amour qui ne rompt jamais

Le bambou pousse naturellement dans une vingtaine de pays où intervient Handicap International. Symbole historique de l'association, cette plante ligneuse est toujours régulièrement utilisée par nos équipes, notamment en Asie. Le 18 septembre, c'est la Journée mondiale du bambou !

Recrudescence des armes à sous-munitions en 2022, un nombre de victimes sans précédent
© B. Van Maele / HI
Mines et autres armes

Recrudescence des armes à sous-munitions en 2022, un nombre de victimes sans précédent

Publié le 5 septembre, le rapport 2023 de l'Observatoire des armes à sous-munitions révèle que 1 172 personnes dans le monde ont été tuées ou blessées par des armes à sous-munitions en 2022. Il s'agit du bilan de victimes le plus élevé recensé par l'Observatoire depuis sa première publication, en 2010.

Chue Por, blessé par une sous-munition à 17 ans
© N. Lozano / HI
Mines et autres armes

Chue Por, blessé par une sous-munition à 17 ans

Chue Por a survécu à l’explosion d’une sous-munition au Laos. Amputé d’un bras, il a retrouvé sa mobilité avec le soutien de l'équipe de Handicap International.