Les mines et les restes explosifs de guerre font aujourd’hui encore une victime toutes les deux heures dans le monde. Des armes qui menacent la vie des populations et empêchent tout retour à une vie normale après les conflits.
Le déminage désigne toutes les actions visant à éliminer les mines terrestres ou navales d'une zone. Il regroupe la détection de ces mines, puis leur enlèvement. Deux types de déminage existent : le déminage militaire et le déminage humanitaire. Le déminage humanitaire se distingue du déminage militaire. Le déminage humanitaire vise à éliminer toutes les mines et munitions non explosées afin que la population civile puisse utiliser ces terrains ensuite sans danger. Le déminage militaire, en revanche, a pour but de se frayer un chemin, de rendre un terrain utile à des fins militaires.
Par extension, le déminage humanitaire inclut la recherche, la neutralisation, l’enlèvement et la destruction des munitions, mines, pièges, engins et explosifs susceptibles de menacer la sécurité des populations et le développement économique d’une région donnée.
Les mines antipersonnel, mines manufacturées, utilisées, par exemple, par une armée pour « sécuriser » une base militaire, sont en voie d’éradication. Le nombre de victimes de ces armes a été divisé par 10 dans les années 2000. 164 États ont rejoint le Traité d’Ottawa, signé début décembre 1997, et 94 États ont détruit à ce jour plus de 55 millions de mines. 25 ans après, on mesure l’impact majeur de ce traité.
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Après les conflits, la persistance de vastes zones infestées de mines ou de restes explosifs de guerre est un obstacle au retour des populations déplacées, à la stabilisation et à la reconstruction et au retour à une vie socioéconomique normale. La prolifération des mines antipersonnel et autres engins explosifs empêche ainsi le développement d’une zone donnée.
Les zones contaminées deviennent des no man’s land. Plus personne n’ose s’y rendre de peur de faire exploser une munition. Des champs ne sont plus cultivés, des zones entières ne connaissent aucun développement possible. Des projets comme la construction d’une école, une voierie pour désenclaver un village deviennent impossibles. Le déminage permet de rendre aux communautés des terres dont elles ont été privées pendant des dizaines d’années.
Face à la gravité du problème des victimes des mines antipersonnel, HI lance en 1992 avec cinq autres ONG une campagne internationale qui aboutit en 1997 au Traité d’Ottawa interdisant l’utilisation, la production, le stockage et le transfert de ces armes. Il engage les États à déminer leur territoire et à dégager des moyens pour financer des programmes de déminage et d’aide aux victimes. L’initiative se réitère avec le Traité d’Oslo, signé en 2008, qui interdit quant à lui les armes à sous-munitions.
Le Traité d'Ottawa a connu 25 ans de succès incontestable. 164 États en sont actuellement parties, représentant plus de 80 % des pays de la planète. Vingt-trois États ont achevé leurs programmes de déminage depuis l'entrée en vigueur du traité en 1999. Au total, plus de 3 300 km² de zones minées dans le monde ont été déminées et plus de 5 millions de mines antipersonnel ont été détruites. 55 millions de mines stockées par les États ont été détruites. L'utilisation des mines antipersonnel est désormais largement stigmatisée dans le monde entier. Après l'entrée en vigueur du traité en mars 1999, le nombre annuel de victimes a d'abord été divisé par dix, passant de quelque 30 000 au début des années 1990 à 3 456 en 2013.
Les mines sont toujours présentes dans 60 pays et territoires et elles continuent de tuer et de mutiler. Chaque jour, quinze personnes sont victimes de ces armes dans le monde. Plus des trois quarts des victimes sont des civils, dont la moitié sont des enfants.
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En 2023, 5 757 personnes ont été tuées ou blessées par des mines antipersonnel ou des restes explosifs de guerre. Cela représente une augmentation de plus de mille (22 %) par rapport à 2022 qui avait enregistré 4 709 victimes. Les civils représentent 84 % des victimes enregistrées en 2023. Les enfants (1 498 victimes) représentaient 37 % de toutes les victimes civiles en 2023.
Des victimes de mines antipersonnel et de restes d'explosifs ont été enregistrées dans 55 États et autres régions en 2023. Les dix pays ayant enregistré le plus grand nombre de victimes en 2023 sont le Myanmar (1 003), la Syrie (933), l'Afghanistan (651), l'Ukraine (580), le Yémen (499), le Nigéria (343), le Burkina Faso (308), le Mali (174), l'Éthiopie (106) et l'Irak (102). Des mines antipersonnel ont été utilisées par l'Iran, le Myanmar, la Corée du Nord et la Russie entre mi-2023 et octobre 2024.
En 2023, le Myanmar était le pays qui comptait le plus grand nombre de victimes. La Russie a largement utilisé les mines antipersonnel en Ukraine depuis qu'elle a envahi le pays en février 2022. Il s'agit de l'utilisation la plus répandue de mines antipersonnel depuis des décennies. Des informations crédibles indiquent que l'Ukraine, qui est partie à la convention d'Ottawa, a utilisé des mines antipersonnel à Izium et dans ses environs en 2022, lorsque la ville était sous contrôle russe.
En savoir plus sur le rapport 2024 de l’Observatoire des mines
Les mesures contre le Covid ont eu un impact sérieux sur l'action contre les mines en 2020 : des restrictions ont empêché les survivants et d'autres personnes handicapées d'accéder aux services dont ils avaient besoin (réadaptation, services sociaux, etc.) dans plusieurs pays touchés par les mines. Le déminage a été temporairement suspendu ainsi que les sessions d'éducation aux risques qui ont été adaptées aux contraintes et restrictions sanitaires. Les actions de déminage ont repris progressivement après la levée des restrictions suivant les pays.
À partir de juillet 2019, le drone est officiellement intégré aux opérations de déminage de Handicap International au Tchad. Une dizaine de personnes ont été formées à son utilisation.
Handicap International est l’une des premières organisations à avoir expérimenté et utilisé des drones pour soutenir ses opérations de déminage. Pendant deux ans, l’association a testé des drones pour cartographier et inspecter des zones dangereuses. Ses équipes ont capturé des photos et des vidéos à distance pour aider les démineurs à vérifier des endroits inaccessibles et à identifier les dangers à la surface. L'association a créé des cartes en haute résolution pour étudier les signes de contamination tels que les cratères ou les traces d'accidents de mines antipersonnel impliquant des animaux ou des véhicules.
Handicap International a réalisé une première mondiale en utilisant un capteur thermique embarqué sur un petit drone pour localiser les mines antipersonnel et anti-véhicules enterrées dans des champs de mines dans le désert.
En deux ans :
L’association prévoit également de munir ses démineurs de caméras GoPro pour améliorer la supervision et la sécurité de ses équipes. En effet, un démineur en action est toujours surveillé à distance par un partenaire ; avec ce nouveau système, ce dernier pourra suivre en direct sur l’écran ce que fait son collègue, et ainsi mieux le diriger et le conseiller. L’objectif est de rendre les opérations de déminage encore plus sûres, rapides et performantes.
Dès sa création en 1982, Handicap International a accompagné les victimes cambodgiennes de mines qui fuyaient le régime khmer en se réfugiant en Thaïlande.
Le premier programme de déminage de l’association date de 1992, année de la création de son Département Mines et du lancement avec 5 autres ONG de la Campagne internationale pour interdire les mines antipersonnel.
Grâce au soutien apporté aux victimes de mines dans les communautés touchées depuis de nombreuses années (réadaptation, insertion professionnelle, soutien psychologique, défense de leurs droits), Handicap International a établi un lien de confiance avec ces populations. Elle est en dialogue constant avec les communautés afin de leur rappeler que ses équipes sont là pour elles et d’obtenir leur accord pour déminer puis leur rendre leurs terres.
Aujourd’hui, Handicap International mène quatre types d’actions anti-mines à travers le monde :
Pour aider Handicap International à lutter contre les mines, les sous-munitions, les restes explosifs de guerre, etc. et pour soutenir l’association dans ses actions de déminage, vous avez plusieurs possibilités.
Les différentes façons de soutenir Handicap International :
Le métier de démineur est un métier qui se tient dans des contextes souvent dangereux. Spécialistes des explosifs, les démineurs sont chargés de repérer, neutraliser et détruire des engins explosifs dans des contextes variés : gares, aéroports, zones de guerre, zones bombardées, anciens champs de mines. Ces missions, réalisées dans un cadre civil ou militaire, protègent les populations des dangers liés aux bombes, mines et munitions non explosées. Ce travail peut être exercé au sein de différentes institutions, telles que la police nationale, l’armée, la sécurité civile ou des associations humanitaires. Il exige un sang-froid et une précision extrême.
Découvrez le pouvoir des pétitions et à quoi elles servent. Handicap International décrypte l’impact, l’importance et l’utilité des pétitions.
Les ONG de plaidoyer jouent un rôle essentiel dans la promotion de la justice sociale. Découvrez leurs moyens d’action et comment soutenir leur engagement.
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